Posté le 29 novembre 2014 - par unpretre
Entretien avec Théophile (06)
Dernier commentaire de l’Evangile de la semaine, pour ce jour samedi 29 novembre 2014. Commentaire diffusé sur les ondes de Radio Jérico METZ. Il s’est fait sous la forme d’un entretien entre Théophile et un prêtre…
Evangile de Jésus Christ selon saint Luc 21, 34-36
Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans la débauche, l’ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste. Comme un filet, il s’abattra sur tous les hommes de la terre. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître debout devant le Fils de l’homme. »
ENTRETIEN AVEC THEOPHILE: La mystique de la Croix…
Théophile : Bonjour,
Un prêtre : Bonjour cher Théophile,
Théophile : Plus je lis les évangiles cette semaine plus je sens le couperai de la fin qui approche me tomber dessus. Je te vois déjà rire mais je vais continuer en citant un passage du psaume 129 « Mon âme attend le Seigneur plus qu’un veilleur ne guette l’aurore ».
Veiller… quel beau mot qui résonne en moi comme dans chaque chrétien.
Mais veiller implique beaucoup plus qu’un état, comment lier l’éveil à l’amour du prochain ? Comment veiller le retour du Christ tout en vivant dans le monde d’aujourd’hui ?
Un prêtre : Je pense que tu n’as pas lu l’Evangile assez attentivement… Car Jésus donne lui-même la réponse, mais il faut prendre l’Evangile à l’envers ! Pour « paraitre debout » devant lui, c’est à dire être « ressusciter », il convient de veiller et prier. Mais veiller et prier pour ne pas s’alourdir dans la débauche, l’ivrognerie et les plaisirs de la vie… C’est-à-dire tout ce qui constitue la vanité de ce monde ! Veiller dans la prière conduit à une conduite morale et à l’humilité ! Or, toute cette conduite morale dans l’humilité n’est pas un but en soi, mais c’est un témoignage ! L’humilité et la conduite intègre sont un signe que nous vivons déjà en ressuscité ! Que nous sommes enracinés en Christ !
Théophile: C’est vrai, mais lorsque l’on voit le parcours du Christ, sa descente d’en haut, l’abaissement de Jésus sur la croix jusqu’aux enfers puis sa montée résurrectionnelle au ciel… Avec tout ce cheminement, pardonne moi l’expression elliptique, je me demande si la souffrance qu’a vécue le Christ, cette notion de « kénose » devrait me rassurer, si la vie qu’il a donné c’est celle qui doit me soulager et me construire ? Or comment notre vie peut prendre racine dans la vie du Christ et à la fois dans sa souffrance ? C’est évidemment une question épineuse qui m’échappe.
Un prêtre: Oh là là… Te voilà mystique ce matin ? Il est vrai que nous n’osons plus de nos jours regarder toute la théologie de la Croix en face… Tu sais même les théologiens de la « nouvelle vague » ont voulu supprimer le mot « sacrifice » du vocabulaire… Pourtant on ne peut échapper à une interprétation renouvelée du mystère de la Croix ! Même le Concile Vatican II, en présentant le mystère de l’Eglise, affirme le centralisme de la Croix…
Je vais comme au début tenter de répondre à ta question, en continuant de prendre l’Evangile à l’envers…
Tu as pu remarquer que pour paraitre debout devant Jésus-Christ, cela voulait dire être ressuscité ! Or Jésus connu la souffrance et la mort sur la Croix avant de passer à la gloire de la Résurrection. D’où si nous voulons paraitre debout, il convient de passer par une sorte de mort, une sorte de crucifixion.
Pourtant, pour « paraitre debout » devant Jésus-Christ, nous devons avoir une conduite morale et humble. Or pour vivre une telle exigence nous avons besoin d’une purification, d’un renoncement, d’une mort ! Ainsi lorsque nous essayons de nous purifier tant bien que mal de nos travers qui nous font souffrir, nous communions aux souffrances du Christ, afin de mourir à nos fautes pour ressusciter avec Lui !
Nous lui devons notre conversion ! A ce moment-là, comme à Gethsémani, nous essayons de mourir à notre volonté propre, ne recherchant que la Volonté de Dieu ! Ainsi, la boucle est bouclée, car nous revenons à la thématique du début de la semaine, et de notre première conversation !
Théophile : Merci cher ami ! Je ne te le répète jamais assez mais je te remercie encore de prendre du temps pour me réponde.
Bien à toi, et à bientôt! Ton ami.
Un prêtre : Je te remercie également pour cette riche semaine, qui m’a permis, grâce à tes questions, d’entrevoir les Evangiles sous un angle nouveau… Il ne reste plus qu’à continuer…
Alors « en avent ! »
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Textes: Emmanuel BOHLER et Alexandre DE LA FILOLIE.
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